John Adams ~ u.c.

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Le bonheur... Un mot qui semble bien utopique dans une époque actuelle aussi tragique. L'Amérique toute entière était devenue un champ de ruines. Les villes s'étaient effrondées tout en retant debout, se parant alors d'un doux silence mortuaire et on ne peut plus inquiétant. L'Homme, celui que les écrits vénéraient depuis des temps immémoriaux, avait faillit en tombant dans la folie et la décadence la plus totale. Le non respect de l'être humain envers la planète et ses habitants n'avaient cessé de croître au cours du siècle dernier. Deux grandes guerre mondiale... La Shoah... Le Vietnam... La guerre du Golfe... Les attentats du 11 septembre et la lutte maladive de certains dirigeants politiques... L'Homme avait réussit toutefois à éviter le pire, jusqu'au jour de ce que beaucoup de survivants baptisèrent l'Apocalypse. Jusqu'à ce jour funèbre où des terroristes décidèrent de propager un virus qui se répandit bien rapidement sur l'entièreté du continent. Mais c'était-il limité aux frontières des Etats-Unis ou bien avait-il traversé les terres et les océans pour venir frapper le monde dans son entièreté...? Personne ne pouvait le savoir. La seule chose qui est sûre, c'est que ce virus changea radicalement les choses pour tous les êtres humains encore debout. Pour certains, l'existence depuis lors constituait en une lutte perpétuel pour survivre. Pour d'autres, tout était devenu infection, mutation et animosité, pauvre créature démoniaque intelligente et avide de chair humaine. Oui, même pour les plus optimistes depuis ce tragique évènement, la vie n'était plus devenue qu'une longue et douloureuse agonie. Le symbole même du malheur que l'Homme avait tellement cherché à acquérir et maintenant le regrettait amèrement.

Au milieu de tout celà, certains arrivent à connaître le bonheur. Au delà du désespoir et de la souffrance, John Andrews était en vie et heureux. Comment ne pas l'être en vivant auprès de son ange, de son épouse, de la femme de sa vie et de sa moitié ? Les temps avaient beau être dur, la vie rude et difficile, tant qu'il était avec elle, tout se déroulait pour le mieux. Grâce à sa présence, il gardait l'espoir... Grâce à elle, il avait le sourire... Grâce à elle, il avait la force de se relever face à cette tragédie et de mener une poignée d'hommes vers la survie en attendant qu'une solution puisse être trouvée... Grâce à elle, il pouvait se sentir en vie et heureux ! Le monde pourrait encore d'avantage s'effondré, pourrait périr dans les flammes de l'Enfer, soit mais tant qu'elle serait à ses côtés, il survivrait toujours, quel que soit le danger et autres difficultés s'associant à ce dernier. Il continuerait de marcher, main dans la main, avec son épouse à ses côtés. C'est donc le coeur léger, avec une vision tellement courageuse et optimiste que notre cher ami se réveilla ce matin-là. Jettant un coup d'oeil sur la couche, il fit un léger sourire en voyant le corps de Sydney absent alors que le son de la douche retentissait jusqu'à ses oreilles. D'un pas encore un peu lourd, il se dirigea vers la salle de bain et rejoignit son âme soeur. Une fois de plus, il vint la saluer de tout son amour... Une fois de plus, il se glissa contre elle et partagea toute la douceur et toute la passion qui guidait son coeur... Il s'unit à elle, dans l'innocence de ce matin et oubliait tous les malheurs de la vie quotidienne en l'espace de cet instant si magique et si précieux. Malheureusement, bien qu'il aurait pu passer des journées entières à lui faire l'amour et à lui conter l'ampleur de son amour, John avait des obligations et il devait s'y tenir.

En bon chef de file, notre ami avait tenu une nouvelle réunion avec les Tankers, confiant diverses tâches. Bien qu'il dirigeait la troupe avec une certaine douceur, il n'hésitait pas d'affirmer son autorité à plusieurs reprises, notamment auprès de Troy MacKane. Cet ancien soldat avait été quelque peu désigné comme le bras droit de John, ce dernier l'ayant particulièrement choisi pour tenir un tel rôle. Toutefois, malgré toute la confiance qu'il avait envers cet homme, John du au moins passer une dizaine de minutes à le remettre à sa place et à lui expliquer que certains procédés que l'ex-soldat utilisait était inadmissible dans l'organisation des Tankers. Certes, nous devions tous survivre et, certes, le groupe était souvent amené à devoir tuer les créatures qu'ils s'étaient tous jurés de garder en vie pour les sauver le jour où un antidote serait trouver. John en faisait son fer de lance croyant, tout aussi fort que sa femme, qu'une solution était possible, qu'elle existait mais qu'il nous faudrait du temps. Cependant, même si Troy semblait comprendre cela, il avait comme ce petit quelque chose qui ne pouvait s'empêcher de remettre l'autorité de John en doute, comme s'il testait continuellement son chef. Mais soit, Andrews finit par passer à autre chose et reprit le planning des missions pour chacun. Une fois n'est pas coutûme, le leader des Tankers s'était arrangé pour se retrouver en binôme avec son épouse. Bien que certains pensèrent à du favoritisme, d'autres durent accepter que le couple était très efficace en mission. Le fait d'être uni l'un à l'autre leur permettait de pouvoir agir parfaitement ensemble, d'être synchro et de ne pas se perdre dans des débats de savoir 'ce sera plus malin de faire ça'. Bien évidemment, au delà de ça, John préférait être au maximum avec sa moitié durant les missions, de peur qu'il lui arrive quelque chose sans qu'il ne puisse être là pour la sauver...

Enfin, la réunion se termina comme à l'accoutumé, dans le sourire et l'espoir alors que chacun partait pour ses affectations. De son côté, John se perdit dans une petite discussion avec Ryan tout en préparant son matériel. Une fois n'était pas coutume, Ryan aimait venir partager ses impressions sur quelques membres de l'équipe et souhaiter bonne chance à nos amoureux avant que chacun ne quitte le QG. Ceci fait, John se dirigea vers la voiture de son épouse, plaça les sacs dans le coffre puis vint se mettre au volant pour se rendre au commissariat de la ville. Ce qui était un peu particulier aujourd'hui, c'est que nos amoureux allaient se retrouver au coeur d'un commissariat, comme au bon vieux, au même endroit où ils s'étaient rencontrés à l'époque, lui alors un jeune lieutenant très prometteur et aux résultats exemplaires... Elle, une jeune stagiaire fraîchement sortie de formation et prête à prendre du service. Sur le plan de leurs capacités individuelles, l'Apocalypse leur avait apporté beaucoup de choses. L'un comme l'autre, ils avaient appris à affirmer de plus en plus leur opinion, leur autorité et, surtout, leurs compétences de combats et de survies n'en n'avait été que plus accrue. Une force d'avance, de s'améliorer et de continuer à rester en vie mu par la présence et l'amour de l'autre car, si Sydney n'avait pas été là, John serait déjà mort il y a bien longtemps... Avec ses parents... Et pour cause, la mort de ces derniers avait fortement marqué notre ami. A l'époque, il voulait tout abandonner, partir les rejoindre et ne pas se lancer dans ce que beaucoup considérait une lutte vaine et inespérée. Mais Sydney lui avait remis les pendules à l'heure, lui rappellant que ce n'était pas dans sa nature d'abandonner et, qui plus est, qu'il avait juré de veiller sur sa femme maintenant et au delà de la mort... Un serment qu'il n'avait pu renier !

Arrivé sur place, notre ami se gara à quelques mètres du commissariat. Le chemin s'était passé calmement, silencieusement comme c'était souvent le cas avant une mission. Entre eux, se parler en ces moments là, se dire qu'ils s'aimaient semblait encore plus violent que la mort elle-même. Dés lors, John n'adressait que quelques gestes et regard amoureux et confiant à son épouse. Toujours en n'offrant qu'un doux sourire à sa belle, il sortit du véhicule et se dirigea vers le coffre pour prendre l'un des grands sacs. Dedans se trouvait lampe de poche, lumière noire, un kit de crochetage et autres ustensiles pouvant être plus qu'utiles dans ce genre de situation. Vérifiant que son matériel habituel était bien présent, il referma le sac et le plaça autour de son épaule gauche. Par la suite, il tira une grande caisse de métal dans laquelle se trouvait l'armement de notre ami. Un berretta qu'il glissa dans un holster au niveau de son épaule, trois chargeurs dans les poches de son veston. Ajouté à cela un calibre douze qu'il passa, cette fois, autour de son épaule droite et deux grenades flash qu'il vint nouer autour de sa ceinture. Sans oublier son fidèle petit papillon qui ne le quittait jamais et était rattaché à l'autre côté de sa ceinture de cuir. Et, accompagné d'un petit soupir, il referma le coffre avant de se mettre en route et de se faire arrêter par sa chère et tendre épouse.

"On reste ensemble, quoiqu'il arrive."

Il posa une main sur la taille de sa compagne tout en venant doucement partager son baiser. Toutefois, avant qu'elle ne reprenne sa route vers l'entrée du commissariat, John l'arrêta par la main et la ramena face à lui.

"Attends, je t'avais dis que j'en prévoyerait pour notre prochaine sortie..."

Sourit-il en venant sortir deux micro-oreillettes de son veston.

"Juste au cas où, d'accord ?"

Il lui fit un clin d'oeil tout en venant mettre en place son oreillette et venir la tester. Le matériel vérifié, il se mit alors en route vers ce foutu centre de police, marchant à côté de son amour tout en saisissant une lampe de poche. Doucement, il vint pousser la porte d'entrée de ce lieu de désolation ou régnait tant l'odeur putride du massacre que le parfum totalement insupportable des vieux morceaux de cartons qui trainaient ci et là et avaient pris plus d'une fois l'humidité. Même s'il était déjà venu ici, il ne pouvait s'empêcher de se sentir tout autant mal à l'aise que choquer par le spectacle morbide qu'offrait aujourd'hui le hall du commissariat, théâtre de poussière, de bris de verres et de carrelages en bouilli sur lequel l'on pouvait joyeusement admiré bon nombre de traces de sang séchés, le tout, bien sûr, dans un silence qui n'avait rien de rassurant. Et honte à l'imbécile qui se permettrait de faire un tant soit peu de bruit pour se rassurer. Cela équivalait à signer son arrêt de mort.

Marchant délicatement, afin de faire le moindre bruit possible, les pieds de John évitèrent soigneusement les débris de verres tout en venant actionner sa lampe de poche. Oui, même s'il faisait jour, la majeure partie du commissariat était plongé dans la pénombre et, vu la préférence des créatures pour les endroits justement sombre, mieux valait se montrer prudent. S'arrêtant doucement, John se trouva face à deux grands bureaux au milieu desquels continuait un long couloir assombri. D'un geste de la main, il désigna à Sydney de jeter un coup d'oeil dans le bureau de gauche pendant qu'il se chargeait alors d'inspecter celui de droite. Pour l'instant, tout semblait calme mais, aujourd'hui, John avait un sale pressentiment, d'où le fait qu'il redouble de prudence. Quelque chose clochait, quelque chose n'allait pas et il ne savait que faire où imaginer...

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